LES CRANKBAITS

 

Bien souvent en anglais le nom donné a un leurre décrit son utilité ou une caractéristique physique, les crankbaits ne dérogent pas à la règle : "crank" signifie manivelle et ce mot résume bien l’animation de ces leurres composés de deux grande familles :
les crank à bavette (lipped), elle même divisée en deux sous famille : les  " fat " et les " flat "
les crank sans bavette (lipless )

 

LES CRANKBAITS A BAVETTE

 


Tout d’abord les plus répandus: le " fat ", trapu, de section plutôt ronde, muni de bavette assez importante comparé à la taille de son corps, c’est le crankbait comme nous l’entendons habituellement ; il émet beaucoup de vibrations.

Deuxièmement : les " flat ", plus récent chez nous, il se distingue des crankbaits traditionnels par un corps comprimé latéralement donc plus plat ; ce type de leurre a une nage un peu plus serrée, les triples étant un peu plus exposés que sur les " fat " je préfère utiliser ces leurres dans des secteurs un peu moins encombrés.

L’ animation :

Linéaire, régulière plutôt lente (lors d’un salon récent je regardais Iroshi Takahashi le représentant de chez Illex mimer la vitesse de récupération d’un crankbait, à le voir faire ma première réaction a été de me dire que j’allais beaucoup trop vite !!!).


Bien sur lorsque les poissons sont actifs, une vitesse plus rapide convient bien mais je pense que la majorité d’entre nous anime les crankbaits trop rapidement.

Une des meilleures techniques pour les crankbaits reste le " bottom tapping " qui consiste à choisir un leurre qui plonge suffisamment pour venir racler le fond, cette technique combine plusieurs avantages : tout d’abord le leurre racle le fond ce qui a pour effet de soulever un nuage de particules très intéressant qui attire l’attention du carnassier, ensuite le leurre " rebondit " sur les obstacles qu’il rencontre, ceci brise la nage régulière du crank tout en émettant des bruits différents et surtout cette technique vous renseigne sur la nature et le relief du fond (fond sablonneux, présence de cailloux, cassures etc. ..).

La faculté de ne pas s’accrocher :

Ou plus exactement de ne pas trop s’accrocher : la conception des crankbaits est telle que lorsque la bavette heurte une branche ou tout autre chose, elle se comporte comme un levier, le corps bascule sur ce point de pivot éloignant ainsi les triples de l’obstacle ; de plus comme la majorité des crankbaits à bavette sont flottants, il suffit juste de laisser un peu de mou dans la ligne pour que celui-ci remonte légèrement, et se dégage tout seul. Malgré tout, même avec les crankbaits, il n’est pas idiot de promener son décroche leurres.

Un leurre de prospection :

Les crankbaits permettent d’explorer de grandes étendues rapidement afin de trouver le poisson, et notamment la profondeur à laquelle ils se situent. Pour cela les crankbaits ont une profondeur de nage bien définie généralement indiquée par le fabricant, soit par un système de lettres, soit par un système de chiffres :

Les lettres :

SSR pour super shallow runner env. 0-40 cm de profondeur

SR pour shallow runner env. jusqu’a 1m, 1m20

MR pour médium runner env. jusqu’a 2m50

DR pour deep runner env. 3 m et +

Ceci varie légèrement entre les différents fabricants et ne reste qu’une indication, Rapala notamment a une conception de " shallow " et " deep " très différente de ses confrères.

Les chiffres :

En théorie ce système devrait être plus simple, en fait il n’en est rien car en fonction des fabricants la profondeur est donnée en cm, en pieds (30,48 cm), ou en mètres.

Par exemple Lucky Craft : les lv et les cb sont donnés en cm, cb 100, lv 200 etc. …mais aussi en pieds pour les lvr et certains flat cb : lvr D-7, flat cb D-20 par bonheur lorsque le chiffre est donné en pied la mention " D-  " précède ce chiffre.

Pour Zip Bait la profondeur des b-switcher est donnée en mètres : b-switcher 1.0 ou 4.0.

Pas simple tout ça, sans compter que certains fabricants n’indiquent rien ou ne l’inscrivent pas sur le leurre donc une fois celui-ci dans votre boite ….

Pour cela il reste quand même possible d’évaluer la profondeur de nage de votre leurre : plus la bavette est perpendiculaire au leurre moins il plonge et à inclinaison égale une grande bavette plongera plus qu’une petite ; ainsi une petite bavette perpendiculaire à l’axe du leurre correspond à un SSR et une grande bavette presque dans le prolongement du corps à un DR(voir photo).

Tout ceci nous donne des profondeurs de nage théoriques car il existe d’autres facteurs qui vont modifier plus ou moins ces chiffres :

-le diamètre du fil : généralement on préconise des nylons de 25 a 30 centièmes mais plus le diamètre du nylon augmente plus la profondeur de nage diminue ;

-la position de la canne : on anime généralement ce leurre canne basse mais vous pouvez très bien le faire nager canne haute de façon à passer au dessus d’un herbier isolé ou un haut fond, et lorsque vous êtes en bateau, carrément plonger la pointe de la canne dans l’eau pour le faire descendre un peu plus profondément.

Le réglage des crank

Normalement lorsque vous achetez un crank, celui-ci nage droit ; cependant il arrive qu’il nage légèrement de travers : pas de panique votre leurre n’est pas un mauvais leurre pour autant. Tout d’abord, vérifiez que le problème ne vient pas de vous, je m’explique : certains crank n’aiment pas les animations trop rapides, ils ont la fâcheuse tendance dans ce cas à " décrocher " et nager de travers, donc faites un essai en ramenant votre leurre plus doucement ; si malgré tout le problème persiste, alors il va falloir le régler : à l’aide d’une paire de pinces, inclinez très légèrement l’anneau de fixation dans la direction opposée à celle que prend le leurre. Attention il s’agit de réglages très légers à effectuer par petites touches en contrôlant l’effet obtenu à chaque fois.

Vous pouvez également " dérégler " votre leurre volontairement afin de le faire passer sous une voûte végétale ou tout autre endroit inaccessible avec un leurre nageant droit, mais mieux vaut ne pas trop abuser de cette possibilité, à la longue les anneaux ou les bavettes des cranck n’aiment pas trop ça.

 

LES LIPLESS

Leur forme rappelle un losange, l’anneau de fixation est situé sur le dos du leurre, la partie comprise entre cet anneau et le nez du leurre est plate voir concave, c’est elle qui fait office de bavette. 
Le petit " tricheur " de la famille, " tricheur " car si lui aussi est prévu pour être ramené de façon linéaire et régulière, il a la particularité d’être coulant contrairement à la majorité des crankbaits à bavette ; il est par conséquent également très efficace en pêche verticale, notamment à l’aplomb des structures : laissez le descendre le long d’une pile de pont ou d’une cassure puis faites le remonter par quelques tirées plus ou moins amples, il vous réservera de belles surprises.

Une autre particularité de ce leurre est que vous pouvez trouver le même modèle en version bruyante (rattle) et silencieuse (non rattle). Lorsque les poissons sont actifs (et ceci est valable pour tous les leurres), des modèles voyants et bruyants sont recommandés , mais lorsque les poissons deviennent plus difficiles, des modèles plus discrets, aussi bien au niveau du bruit que des couleurs, sont généralement préférables.

Les lipless, de part l’absence de bavette, sont un peu moins protégés des accrochages que les crankbaits classiques, mais en action de nage ils se présentent devant l’obstacle en position presque verticale, ils basculeront donc à la manière d’un " lipped " si l’obstacle se trouve en dessous mais s’accrocheront facilement si l’obstacle se trouve sur le coté.

Avec quel matériel ?

Le matériel casting est tout indiqué pour les crankbaits et tous les leurres qui " tirent " beaucoup, mais rien ne vous empêche de vous servir de votre matériel spinning bien sur.

Il est préférable d’utiliser une canne plutôt courte, de puissance moyenne, mais surtout d’action semi parabolique, ainsi le crank travaillera mieux et vous vous fatiguerez moins ; de plus avec ce type d’action on enregistre beaucoup moins de décrochés.

JPL