pour la pêche aux leurres
Quand on pêche aux leurres, c’est qu’on
recherche le carnassier. On peut donc s’attendre en eaux douces à
rencontrer perches, sandres, black-bass, silure, mais également messire
esox.
Et c’est avec lui – il est le seul en eau
douce à pouvoir couper notre ligne - qu’arrive la question du bas de
ligne : lequel mettre avant le leurre ? Acier ou pas
acier ?
En fait, c’est une question de risque, à
prendre ou pas, suivant la proportion de brochet susceptibles d'être
pris en regard des autres carnassiers; suivant les leurres utilisés,
les leurres souples étant moins chers que les poissons nageurs ;
et enfin selon le milieu ambiant, rochers etc ...
Après de nombreux essais, je
vous livre le fruit de mes observations :
1er cas : pas
de bas de ligne
C’est possible et défendable…
En effet, à la pêche aux
leurres, dans plus de 95% des cas, les brochets sont piqués à la
commissure des lèvres, dans les parties cartilagineuses dures. Il s’agit
pour notre partenaire de taper ou de manger une proie en mouvement, le
leurre reste alors en dehors de la gueule du brochet et le risque de se
faire couper la ligne est ainsi quasi nul. On peut donc monter
directement sur son monofilament ou sa tresse, le leurre porteur de tous
nos espoirs. De plus, si l’on pêche au leurre souple type slug, worm,
un bas de ligne acier un peu lourd peut altérer la présentation du
vers.
…mais attention aux obstacles
abrasifs.
Et oui, si on pêche des
tombants, tout autour de rochers ou entre les branches immergés, avec
une tresse, il n’y a pas besoin de piquer esox pour perdre ses
leurres. La tresse qui résiste très mal aux frottements contre les
obstacles, s’effiloche et … casse à la moindre sollicitation.
Il est à noter que l’on voit
dans la presse halieutique certains articles promouvant l’absence de
bas de ligne spécifique lors de la pêche aux leurres du brochet…
2ème cas : bas
de ligne
D’abord choisir le matériau…
On peut regrouper en 4 familles
les produits utilisables :
- Le fluorocarbonne,
qui n’est pas un nylon, est quasi invisible dans l’eau. On peut
donc l’utiliser dans de gros diamètres sans nuire à la
présentation. Le 60 centième est le plus approprié. Le problème
réside plus dans la réalisation des nœuds qui s’avère plus
délicate dans ces sections élevées. De plus, après avoir pêché
durant 6 mois avec René-Charles mon co-équipier habituel, lui avec
un bas de ligne acier et moi avec un fluoro, nous avons enregistré le
même nombre de touches, de là à penser que le bas de ligne acier n’est
en rien rédhibitoire pour le brochet, il n’y a qu’un pas ... que
j’ai fini par franchir.
- Le kevlar
est un avant-goût de l’acier. Il est souple mais ne semble pas
présenter toutes les garanties que l’on attentent d’un tel bas de
ligne. Il peut être coupé par les dents de brochet, n’est pas
moins visible que l’acier, mais les nœuds sont faciles à faire.
- L’acier
,
à condition de ne parler que du 49 brins, représente le top.
En effet, il est résistant aux dents des grands becs, les nœuds sont
faciles à réaliser, il est très souple et d’une
longévité qui le rend économique.
- La corde à piano,
quant à elle totalement rigide (un peu comme les avançons des
cuillers Mepps Lusox), est à réserver à certains stickbaits
volumineux. Sa raison d’être est d’empêcher l’emmêlement de
la ligne sur les triples du leurre et de potentialiser la transmission
des informations (vibrations) entre leurre et ligne. La longueur d’un
tel raccord est moindre et ne dépasse pas les 15 cm.
…ensuite le raccordement
à la ligne principale…
L’alternative est
simple :
- Le nœud
a
l’avantage de ne nécessiter aucun accastillage et de passer dans
les anneaux. On peut faire :
Ligne
Bas de ligne |
Nylon |
Tresse |
Fluorocarbonne |
Boucle dans boucle Universel double |
Albright |
kevlar |
Boucle dans boucle Albright |
Boucle dans boucle Albright |
Acier 49 brins |
Albright |
Albright |
Corde à piano |
Palomar cuiller |
Palomar |
- L’émerillon baril
est le meilleur moyen pour raccorder un bas de
ligne à une ligne. Il ne plombe ni ne ‘casse’ la présentation de
la ligne, limite le vrillage, évite l’abrasion ligne/bas de ligne
surtout lorsqu’on emploi une tresse. Personnellement, je n’ai jamais
trouvé entière satisfaction dans des montages sans émerillon.
…enfin le raccordement au
leurre…
Là aussi deux
possibilités :
- Le nœud
,
le nœud Palomar, le plus solide et le plus approprié avec la tresse
(car le fil est doublé) est quasi impossible à faire avec du
flurorcarbonne de fort diamètre et reste très gros. Le nœud d’Albright
n’est pas sûr car on observe des cassures en sortie de nœud au
tout début de la ligne, surtout si on l’a renforcé avec une colle
cyanoacrylate. Inutile de préciser qu’à chaque changement de
leurre, il vous faut couper puis refaire le nœud, mais peut être
avez vous des actions chez les fabricants…
- L’agrafe
,
doit être légère, arrondie et double. Elle seule autorise des
changements de leurres fréquents et rapides… Elle trouve toutefois
ses limites avec l’emploi de leurres souples type vers comme le
slug, worms, etc…, car elle peut entraver et modifier la descente
planante du leurre.
Mon option
Le montage homogène qui me
semble le plus sécurisant et le plus approprié à la pêche aux
leurres est :
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Tresse directement issue
du moulinet avec nœud Palomar sur agrafe double Rapala n° 2. |
|
Tresse directement issue
du moulinet avec nœud Palomar sur émerillon baril, puis bas de
ligne acier 49 brins de 30 à 50cmn, puis nœud Palomar sur agrafe
double Rapala n° 2. |
Quant à la question de la
visibilité du bas de ligne et de son coté repoussant auprès de
certains poissons " suspicieux ", j’ai révisé
là aussi mon opinion. J’ai déjà pris en rivière, du black bass et
du chevesne, avec un bas de ligne acier 49 brins entre mon poisson
nageur et ma tresse.
Bas de ligne maison
C’est comme monter ces
mouches soi même, ça prolonge la pêche et ça décuple le plaisir
lorsqu’on attrape du poisson avec ses propres créations.
Je réalise donc mes avançons,
souvent par série de 4 ou 5, avec des éléments assurant à l’ensemble
une résistance de l’ordre de 10kg. N’oubliez jamais que la
résistance d’une ligne n’est jamais que la résistance du maillon
le plus faible.
- Je coupe des segments de câble acier extra
souple 49 brins Cannelle supraflex d’une longueur de 35cm, de
manière à obtenir un bas de ligne une fois terminé de 20 à 25cm.
- A chaque extrémité je réalise une boucle
simple qui une fois serrée doit mesurer moins de 10mm.
- Sur l’une des deux, j’enfile en même
temps un émerillon baril. L’autre boucle recevra une agrafe
double Rapala n°2 que l’on pourra ainsi changer. Ces boucles
très facile à faire présentent à mon avis l’avantage d’assurer
des articulations parfaitement fluides.
- Sur l’une des deux, j’enfile en même
temps un émerillon baril. L’autre boucle recevra une agrafe
double Rapala n°2 que l’on pourra ainsi changer. Ces boucles
très facile à faire présentent à mon avis l’avantage d’assurer
des articulations parfaitement fluides.
- Je réalise ensuite, avec un fil nylon ou de
la soie de montage 6/0 coloris noir, une ligature que je vernie en 2
couches sur 5mm, puis je coupe l’excédent du bout inutile au raz
de la ligature. Pour ligaturer et vernir, je bloque le bas de ligne
dans mon étau à mouche ou à défaut une pince un peu lourde. Un
vernis à montage de mouche est parfait, mais du vernis à ongle
fait aussi bien l’affaire (surtout pas du rouge !
Mon
conseil
Dans tous les
cas, à la fin de la partie de pêche, il est impératif de couper le
mètre de tresse qui précède l’émerillon baril pour :
-
éviter
de passer l’émerillon baril dans les anneaux ainsi que l’agrafe
qui bien souvent, elle, ne passe pas et donc abîme l’anneau de
tête de scion,
-
éliminer
la partie de tresse qui peut avoir été altérée,
-
être
sûr de refaire un nœud, neuf et solide pour une nouvelle partie
de pêche.
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