L’ECOSYSTEME

L’écosystème se définit comme un " ensemble d’êtres vivants et d’éléments non vivants, aux nombreuses interactions, d’un milieu naturel ". L’écosystème aquatique est composé d’une part d’espèces végétales et animales (la biocénose) et d’autre part du milieu aquatique dans lequel elles vivent (le biotope).

L’écosystème peut être divisé en trois catégories :

- les producteurs : ce sont tous les végétaux, algues et plantes, et en particulier les algues microscopiques du phytoplancton. Ils utilisent la lumière solaire pour fabriquer des matières organiques par photosynthèse. Les plantes aquatiques consomment le gaz carbonique contenu dans l’eau, ainsi que des sels minéraux et des nutriments comme l’azote, le phosphore et la silice, et elles rejettent de l’oxygène.

- les consommateurs : ce sont des herbivores, des omnivores ou des carnivores. On y trouve notamment le zooplancton, les invertébrés et mollusques, les poissons, ainsi que certains oiseaux et petits mammifères. Certains se nourrissent de plantes (consommateurs primaires) ou d’autres animaux (consommateurs secondaires et tertiaires) pour obtenir l’énergie et les éléments nutritifs dont ils ont besoin. Ces animaux respirent en consommant l’oxygène produit par les plantes et en rejetant du gaz carbonique.

- les décomposeurs : ce sont les micro-organismes tels les bactéries ou les champignons, qui décomposent les matières et cellules mortes. Ces organismes utilisent également l’oxygène produit par les plantes et remettent dans le circuit des sels minéraux qui vont être à leur tour assimilés par la flore pour une nouvelle photosynthèse. Ils permettent aussi d’épurer les écosystèmes. Leur rôle est donc prépondérant et ils bouclent ainsi la chaîne alimentaire.

 

Il existe une multitude d’écosystèmes différents. Chaque milieu a une faune et une flore différentes, des paramètres physico-chimiques particuliers. Pas grand chose de commun en effet entre un étang tranquille et peu profond entouré de nénuphars et de roselières, une rivière d’altitude à l’eau vive et oxygénée qui dégringole de cascade en cascade, un grand lac profond, un marais, ou un fleuve au cours lent et majestueux. La température, le courant, la nature du fond, l’oxygénation, la teneur en sels minéraux et en matières organiques, la flore, la faune, tout cela interagit pour former un écosystème particulier.

Un écosystème n’est pas inerte, c’est avant tout un système dynamique qui naît, se développe et meurt. Il évolue naturellement en permanence. Outre le rythme des saisons et les calendriers biologiques de chaque espèce végétale et animale, de nombreux évènements naturels le conduisent à évoluer et à s’adapter, comme les crues par exemple. L’écosystème est donc caractérisé à la fois par un équilibre et par une évolution. Après chaque événement naturel, il quittera un équilibre pour évoluer vers un nouvel équilibre, éventuellement différent du précédent.

L’écosystème a donc une forte capacité d’autorégulation et d’épuration, mais ces processus naturels sont longs. Ainsi, cette capacité peut être dépassée par des déséquilibres trop violents, trop rapides ou trop persistants, liés en particulier à l’activité humaine. Cela peut être le cas notamment de pollutions récurrentes (d’origine domestique, industrielle ou agricole), d’accumulation de matières organiques, d’eutrophisation. Les eaux reçoivent trop de phosphore (contenu dans les phosphates) ou d’azote (contenu dans l’ammonium, les nitrates et les nitrites), les algues prolifèrent, les déchets organiques s’accumulent et ne peuvent plus être décomposés, le taux d’oxygène diminue, certaines espèces fragiles disparaissent. Ces phénomènes peuvent se produire en quelques décennies voire en quelques années et conduire à des dommages irréversibles.

Pour nous pêcheurs, il est indispensable de comprendre le fonctionnement de ces écosystèmes. En effet, d’une part leur préservation est la condition et l’essence même de notre loisir, d’autre part nous avons des enseignements à en tirer dans la pratique de notre passion : si nous remontons la chaîne alimentaire en partant des carnassiers, ceux-ci vont être attirés par les rassemblements de poissons blancs, qui eux-même vont se regrouper sur des secteurs où ils trouvent végétaux, larves et petits crustacés. Ces secteurs seront donc potentiellement intéressants à prospecter. Cet écosystème n’est pas inerte, il varie et évolue en fonction d’autres facteurs, des saisons, etc… Les variations étant innombrables, il est impossible de tout maîtriser et d’en tirer des conclusions certaines, mais prenez l’habitude de raisonner en terme d’écosystème.