Madame
La Sous-Préfète
Sous
Préfecture de Chinon
AAPPMA de Candes St Germain
1 rue Trochet
37500 CANDES SAINT MARTIN
Daniel MARCHE
AAPPMA de l'Île Bouchard
La Forge
37120 CHAMPIGNY SUR VEUDE
AAPPMA de Chinon
3 impasse la Minotière
37420 SAVIGNY EN VERON
Objet : Installation
d'un pêcheur professionnel en bassin de Vienne.
Madame La Sous-Préfète,
Nous avons sollicité un
entretien avec vos services afin de vous manifester notre légitime inquiétude
concernant l'éventuelle installation sur la commune de Candes Saint Martin d'un pêcheur
professionnel sur nos lots de pêche.
Nous déplorons notre prise de
position allant contre la création d’un tel emploi car nous avons à maintes reprise favorisé ce genre de création
mais nous attirons votre attention sur les risques d’une telle installation et
insistons sur les points suivants :
Sur le plan économique,
l’emploi créé est un emploi aidé alors que l’ensemble des AAPPMA
de notre département sous la tutelle de notre fédération participe à la création de vrais emplois,
dont un chargé d’études (niveau ingénieur sortant de l’université de l’eau de
Chinon) sans aucune subvention. Il y a actuellement 7 emplois ½ à la fédération d’I & L, en totale autonomie
financière et qui risquent d’être mise en danger si le nombre de permis vendus
baisse. Combien d’emplois indirectement générés par la pêche associative
(dépositaires magasins de pêche, fabricants matériels de pêche GARBOLINO,
DELALANDE), artisan fabricant de
bateaux (Mr Pronobis) risquent de subire de néfastes retombées économique.
L’impact d’un tel projet sur
le tourisme sera extrêmement négatif (camping, chambre d’hôte, hôtellerie
etc..) et incompatible avec le développement du tourisme vert dont la pêche est
un élément moteur. La vision des engins et filets barrage sera un véritable
refouloir pour les touristes notamment
étranger naviguant en canoë ou en pêchant des poissons nobles comme le
sandre, le brochet et peut-être plus tard des migrateurs comme l’alose voir le
saumon si toutefois tous nos efforts sont récompensés.
Nous avons des guides
professionnels qui eux aussi ont créé leur entreprise en misant sur le
développement du tourisme-pêche et qui vont se retrouver pénalisés. Quel
devenir pour le projet de Monsieur Grégory MOIRIN (subventionné par nos écoles
de pêche) employé par le CPIE de Seuilly actuellement en formation de guide de
pêche ?
Nos associations composées uniquement
de bénévoles ont pour mission de réhabiliter les frayères, d’aleviner et de
soutenir les stocks, de lutter contre le braconnage (4 gardes fédéraux &
une quarantaine de gardes particuliers d’AAPPMA), opérations de nettoyages de
la Vienne et de certains de ces affluents (le Vivaron, le Basché etc.…), pontons
pour handicapés, sensibilisation du public à l’environnement, écoles de pêche
alors que la plupart des pêcheurs professionnels pratique très modestement à
ces différentes activités malgré la loi qui leur stipule ces obligations.
Nous venons d’être informé
que le sénateur Philippe ADNOT, vient de remettre son rapport à la commission
des finances, intitulé « Le conseil Supérieur de la Pêche :
l’indispensable réforme (2002-2003 / 327)» dans lequel il est clairement établi
que le CSP éprouve de très graves difficultés financières. Nous vous rappelons
que dans notre département , la pêche professionnelle rapporte
tout juste une centaine d’euros à cet Etablissement Public alors que les
cotisations de nos pêcheurs représentent 10 000 fois plus ! Notre
fédération héberge gratuitement la Brigade du CSP (bureau, garage, chauffage,
électricité) avec l’argent des pêcheurs amateurs, les professionnels ne
participent pas aux frais……
Nous n’avons pas encore le
retour d’information complémentaire sur
l’effacement du barrages de Maisons Rouges et le retour du saumon dans
notre rivière et ses affluents reste
toujours en danger. Nous vous rappelons également que Monsieur le Préfet
d'I & L vient de prendre des mesures d'interdiction de pêche en vue de
protéger la truite de mer sur nos lots et le bassin de la Vienne.
Nous avons par le passé,
vécus l'installation d'un pêcheur professionnel sur notre lot B9,
celle-ci généra de très
nombreux conflits entre pêcheurs à la ligne, amateurs aux engins
prétextant la surpêche de
ce professionnel. Nous connaissons bien les ressources de nos lots dont nous
avons la gestion depuis de nombreuses années et nous doutons très fortement de
la rentabilité d'une telle installation professionnelle dans le temps.
Cette liste n’étant pas
exhaustive, nous terminerons par ces questions : est-ce que ce
pêcheur professionnel est prêt à participer avec nous aux frais très important
engagés par ces différents aménagements : la réhabilitation de nos
frayères, la gestion environnementale (enlèvement de la Jussiée), la régulation
du grand cormoran, est-il également prêt à engager et financer une garderie ?
Restant à votre écoute pour
tous renseignements complémentaires, recevez, Madame La Sous-Préfète, nos
sincères salutations halieutiques.
Le Président de l’AAPPMA des Brochetons de Candes-St-Germain
Jean-Marie LIGRON
Pascal ADAM