L’ASSOCIATION CARNAVENIR
LANCE SES PROPOSITIONS POUR L’AMELIORATION DE LA PÊCHE
SPORTIVE ET DE LOISIR DES CARNASSIERS D’EAU DOUCE
Constatant d’une part la diminution
des populations de carnassiers ces dernières dizaines d’années
(pour des raisons diverses : pollution, canalisation des rivières,
disparition des zones humides, prélèvements irraisonnés,
cormorans, sécheresse, etc.), et d’autre part la
baisse continue du nombre de cartes de pêche vendues en
France (moins 25% en 10 ans), l’association CARNAVENIR alerte
les représentants de la pêche associative ainsi que
les pouvoirs publics, tant sur l’appauvrissement de nos
eaux que sur les risques à terme pour la pérennité
même du loisir pêche en France.
Face à cette situation dramatique,
la réglementation actuelle est devenue inadaptée.
De nouvelles voies sont à explorer et un nouvel élan
doit être donné de manière urgente pour développer
une gestion moderne et responsable, afin de transmettre aux générations
futures un patrimoine halieutique préservé.
CARNAVENIR a donc décidé
de proposer un ensemble de mesures cohérentes, susceptibles
d’inverser la tendance et d’améliorer sensiblement
la situation à l’échéance de quelques
années.
Ces propositions, basées à
la fois sur des études scientifiques, des observations
de terrain et des expériences menées dans certaines
Fédérations ou dans d’autres pays européens,
sont regroupées dans un document de 18 pages disponible
sur le site Internet de l’association (www.carnavenir.com).
Ce document est transmis au Ministère
de l’Ecologie et du Développement Durable, à
l’Union Nationale pour le Pêche en France, ainsi qu’à
l’ensemble des Fédérations Départementales
pour la Pêche et la protection du milieu Aquatique.
Ces propositions ont reçu le soutien
de 100 personnalités du monde de la pêche, journalistes,
scientifiques, guides de pêche, responsables de Fédérations
ou d’AAPPMA, sociétés, revues, associations…
Elles comportent notamment les axes suivants
:
o Mettre en place un quota journalier et annuel de prises au niveau
national, par exemple :
? 2 ou 3 carnassiers / pêcheur / jour (quota commun brochet,
sandre, black-bass) ou quota par espèce : 1 brochet / 2
sandres / 1 black-bass
? 20 carnassiers / pêcheur / an
? création d’un carnet de captures avec la carte
de pêche
? prévoir la possibilité légale de quotas
locaux spécifiques pour les perches au-delà d’une
certaine taille et pour les silures
o Augmenter les tailles légales
de capture, par exemple :
? Brochet 60 cm
? Sandre 50 cm
? Black-bass 35 cm
? prévoir la possibilité légale de tailles
minimales locales spécifiques pour les perches et les silures
o Protéger chaque espèce
pendant sa période de reproduction (obligation de remise
à l’eau de l’espèce concernée),
par exemple :
? Brochet : maintien des dates actuelles
? Sandre et perche : de l’ouverture jusqu’à
fin mai
? Black-bass : de l’ouverture jusqu’à fin juin
o Laisser aux Fédérations
et aux Préfets la liberté de renforcer ces mesures
lorsque les caractéristiques locales du milieu le justifient
o Recenser les principales zones de frayère
et les mettre en réserve temporaire le temps de la fraye
o Lancer un plan national pluriannuel de
réhabilitation de frayères et d’alevinages
en juvéniles, afin d’évoluer ensuite vers
une gestion patrimoniale
o Intensifier la lutte pour la qualité
de l’eau pour répondre réellement aux objectifs
de la directive cadre européenne d’un bon état
écologique des eaux en 2015
o Doter les instances locales des moyens
de contrôle nécessaires (garde-pêche) et lutter
contre le braconnage avéré et le trafic de poissons
o Intensifier la communication et le travail
pédagogique à destination des pêcheurs et
du public, pour leur faire prendre conscience de la fragilité
des populations de carnassiers, et de la nécessité
de modérer nos prélèvements.
CARNAVENIR demande à Madame la Ministre
de l’Ecologie et du Développement Durable, à
l’Union Nationale pour la Pêche en France, au Conseil
Supérieur de la Pêche, à l’ensemble
des Fédérations Départementales pour la Pêche
et la Protection du Milieu Aquatique, ainsi qu’à
tous les acteurs de la pêche de loisir, de bien vouloir
examiner ces propositions et faire adopter les mesures réglementaires
permettant leur mise en œuvre afin d’assurer l’avenir
de nos populations piscicoles et, par là même, celui
de la pêche associative de loisir.